Ces dernières semaines, les agressions d’extrême droite se multiplient sur des personnes migrantes, dont des enfants, entre autre à Chypre et en Grèce.
À Chypre :
Ce 27 août un progrom a été organisé à Chloraka : plusieurs centaines de néo-fascistes ont attaqué des familles et des commerces d’origine étrangère, notamment syrienne, ou ont avancé comme tels. Toute personne s’y opposant était combattue également, l’a dénoncé l’ex débuté Charalambos Pittokipitis, une vieille dame chypriote, a été frappée parce qu’elle tentait de protéger un enfant syrien. Des bâtiments et des véhicules personnels ont été incendiés. La police n’a arrêté que très peu de néo-fascistes en comparaison au degré de violence de leurs agressions. Et d’autres pogroms ont encore été organisés les jours suivants.
Une fois de plus, les néo-fascistes montrent leur vrai visage, et prouvent qu’il est plus logique et plus juste à leurs yeux de s’attaquer à de petits magasins qu’à des sièges de multinationales, à des personnes affaiblies, précarisées et déjà abandonnées qu’à de riches criminels en cols blancs. Alors que le gouvernement chypriote alimente une rhétorique raciste sur les demandeurs d’asile, favorisant le développement de ces milices et de ces attaques néo-fascistes, il accueille à bras ouverts des milliardaires étrangers (dont des criminels condamnés) et leur offre des passeports.
En Grèce :
Des groupes organisés de néo-fascistes sévissent en Grèce depuis longtemps. Et depuis tout aussi longtemps des associations essaient d’attirer l’attention sur la collaboration de la police avec ces groupes organisés, afin de couvrir leurs attaques ignobles et illégales sur des personnes migrantes.[1]
Début août, une cinquantaine de migrants syriens, dont des enfants et des femmes enceintes, se sont faits agresser à plusieurs reprises sur une petite île du fleuve Evros près de la frontière avec la Turquie. Ce n’était pas la première fois. Et alors que des pompiers anarchistes viennent en aide et renforcent le service public définancé pour lutter contre les incendies ravageurs, les néo-fascistes quant à eux diffusent des théories du complot selon lesquelles les incendies seraient allumés par des personnes migrantes. Des militants d’extrême droite ont ainsi « chassé » des réfugiés, les ont frappés avec des barres de fer, mis à nu, entassés dans des remorques et filmés, avant d’appeler leurs « compatriotes » sur les réseaux sociaux à faire de même.
Ces graves événements nous rappellent à quel point les néo-fascistes préfèrent s’attaquer aux plus mal lotis plutôt qu’aux véritables responsables et aux causes structurelles des malheurs actuels (hausse des prix due à la hausse des dividendes des actionnaires, emballement climatique du au productivisme capitaliste, inégalités, …). Mais cela nous rappelle aussi à quel point ils sont prêts à s’attaquer physiquement à des familles et leurs enfants, les pointant comme cause de ces malheurs, et les considérant comme des sous-êtres. Nos gouvernants, y compris en Belgique, participent de cette haine avec leur politique et leur rhétorique migratoire raciste.
Si nous ne voulons pas vivre dans un monde où des pogroms deviennent monnaie courante, nous devons prendre nos responsabilités et :
- Empêcher les groupes néo-fascistes de s’organiser. Ce sont en effet à chaque fois des groupes d’extrême droite organisés et connus qui sont à l’initiative de ces actions, qu’ils tentent ensuite de faire passer pour des actions spontanées de « simples résidents excédés ».
- Lutter contre les politiques migratoires européennes et les discours racistes de nos politiciens (qui ont toujours préféré nous voir nous diviser sur base du racisme plutôt que de nous voir nous rassembler contre les inégalités).
- Organiser l’autodéfense de nos communautés et former des groupes antifascistes dans toutes les villes.
Sources :
[1] Il y a aussi les innombrables scandales où les gardes côtes repoussent illégalement les personnes migrantes à la mer, multipliant les morts ignobles qui font de la Méditerranée un charnier européen. Il y a aussi les attaques fascistes sur les lieux autogérés qui accueillent les personnes migrantes et sans abris. Enfin, après l’antifasciste Pavlos Fyssas en 2013, des nazillons viennent de tuer l’antifasciste Michalis Katsouris le 7 août 2023 – dans les deux cas à l’aide de couteaux et avec la passivité de la police.