Retour de la manifestation Black Lives Matter à Liège

Après plusieurs villes en Belgique, Liège et Anvers (avec plus de 100 arrestations) se sont mobilisées hier autour du slogan « Black Lives Matter » (1), ainsi que Hasselt et Bruxelles aujourd’hui (avec plus de 10 000 personnes et 150 arrestations selon les médias).

Nous étions plus ou moins 1 500 personnes rassemblé.e.s sur l’esplanade des Guillemins, et cela aurait été encore plus si l’autorité communale n’avait pas instauré une confusion générale en annonçant en dernière minute sa volonté d’interdire la manifestation puis de la tolérer. Plusieurs médias n’ont relayé que la première information, c’est-à-dire l’interdiction (2).

L’organisatrice a subis une énorme quantité de pressions et de sollicitations, heureusement elle n’était pas entièrement seule et quelques collectifs ont aidé sur certains détails.

Lors de son discours, elle a rappelé que la pandémie de Coronavirus nous a montré qu’on pouvait changer les choses très vite quand on en a la volonté politique. Elle a aussi rappelé que lorsqu’on laisse faire une injustice, on se met du côté de l’oppresseur. Enfin, elle a exigé de l’État belge des excuses pour ses crimes commis en République Démocratique du Congo, ce qui permet de souligner que la lutte antiraciste est indissociable de la lutte décoloniale.

D’autres personnes ont pris la parole et des moments de recueillement particulièrement forts se sont alternés avec des cris collectifs. Un participant du Front Antifasciste de Liège qui avait été invité à prendre la parole a rappelé que les luttes contre une domination doivent toujours être menées par celles et ceux qui la subissent. Il est important que les luttes menées contre les dominations s’aident et se renforcent mutuellement, que c’était le sens de sa présence et de pleins d’autres hier. Nous avons également distribué 500 tract du FAL allant dans le même sens.

La grande majorité des participant.e.s se sont dispersé.e.s à la fin du rassemblement, après de forts applaudissements. Cependant, vers 15h15, un cortège spontané s’est lancé et à peu près toutes les personnes qui étaient toujours sur place ont suivi très rapidement. Plus ou moins 500 personnes ont donc pris la rue, en traversant la ville par le boulevard d’avroy, soutenu.e.s par certaines voitures et familles à leurs balcons, avec quelques cyclistes qui aidaient à faire la circulation. Les slogans « Black Lives Matter ! », « La vie des noir·e·s compte ! », « JD Sport, on est pas des bamboulas ! », « I can’t Breathe ! », « No justice, No peace ! » ont fait vibrer la cité ardente. La manifestation s’est terminée devant le palais de justice, où les personnes rassemblées ont mis un genou à terre en levant le poing gauche durant 8’45 », en silence.

Ce n’est qu’un début… 

Vidéo

Du Webmédia engagé IRRUPTION

https://www.facebook.com/IrruptionMedia/videos/2630601667220655/

(1) Le slogan « Black Lives Matter » met en évidence le fait que dans notre société, imprégnée de racisme, il est possible de tuer des personnes noires en toute impunité. Ces trois mots rappellent que ces vies devraient être aussi importantes que toutes les autres. Dire la banalité « All Lives Matter » en réaction à ce slogan, comme le font les mouvements suprémacistes blancs, c’est contribuer (consciemment ou non) à garder cette violence invisible.

(2) La LDH Liège a clairement rappelé l’esprit de la loi : « La liberté de se rassembler est le principe et la restriction ou l’interdiction, une exception. Une restriction au droit fondamental (article 26 de la Constitution) de manifester doit reposer sur des motifs légitimes et être proportionnée à l’objectif légitime poursuivi. Les restrictions ne peuvent aller au-delà de ce qui est strictement nécessaire pour atteindre l’objectif légitime poursuivi. ». Ce qui n’était pas le cas ici. https://www.facebook.com/ldhliege/posts/2778982149054901

Photos

Dominique Houcmant
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Shot by Karl
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Les personnes dont le consentement d’être photographiées est manifeste ne sont pas floutées, les autres le sont par principe et/ou pour se prévaloir d’être identifiées par les fascistes, la police, leur patron, ou encore un entourage réactionnaire, etc. Si pour une raison ou pour une autre vous souhaitez voir une des photos ci-dessus être retirée, contactez-nous via liege(at)antifascisme.be