Depuis fin 2019 Georges Louis Bouchez est devenu président du Mouvement Réformateur et n’a eu de cesse de jouer la polémique et la stratégie populiste afin de s’attirer l’attention publique et médiatique. Derrière cette stratégie de centralisation de l’opinion sur sa petite personne, Georges Louis Bouchez a opté très clairement pour une stratégie de polarisation politique tout en donnant un virage fort droitier à son parti, quitte à reprendre les thèmes, les postures et le vocabulaire de l’extrême-droite. Ainsi se place-t-il dans l’optique de la bataille culturelle développée par certains de leurs idéologues comme Alain de Benoist ou Renaud Camus. Citons, par exemple, les appels de Georges Louis Bouchez au harcèlement policier comme moyen d’action à des fins racistes, ses attaques répétées contre la presse, ses soutiens à de nombreuses personnalités ou groupes d’extrême-droite, sa morgue et son mépris pour les luttes progressistes ou les études des sciences sociales…
De manière plus alarmante, face aux réponses aux polémiques que Georges Louis Bouchez provoquent sciemment, certains de ses affidés, quand ce n’est pas lui directement, n’ont plus aucune gêne de répondre par l’intimidation, l’insulte et même les menaces. Ainsi, la boucle est bouclée : il ne reprend plus seulement les mots, discours et visions de l’extrême-droite mais aussi ses méthodes.

Si les sorties et l’arrogance coutumière du personnage crispent de nombreuses personnes, même au sein de son propre parti où des figures politiques de premier plan ont préféré s’éloigner suite à ses excès[1], sa participation volontaire et assumée à un débat avec Tom Van Grieken du Vlaams Belang est l’affront antidémocratique de trop. Le cordon sanitaire politique a été brisé et par l’acte de leur président c’est l’ensemble Mouvement Réformateur qui est responsable. Pire encore, Georges Louis Bouchez, soutenus par quelques pontes conservateurs du MR comme M.C. Marghem et par le silence des pantouflards, maintient sa participation. Ce qui, légitimement, aurait dû provoquer un nouveau tollé. Seulement force est de constater que la réponse laconique par voie de presse du MR [2] semble satisfaire le Parti Socialiste, les Engagés et les Ecologistes qui étaient pourtant vent debout suite à ce débat. Pire encore, cette réponse est une nouvelle gifle lorsqu’elle reprend certains poncifs relativistes qui normalisent une fois encore l’extrême-droite en créant de fausses équivalences avec d’autres idéologies ou courants politiques.[3] Ainsi, aucun acte politique clair est posé, pire la confusion est entretenue avec l’aval des autres partis qui, se faisant, font l’impasse sur le code démocratique. La seule réponse nécessaire à cette faute politique est la démission de Georges Louis Bouchez de la présidence du MR. 

Face à l’inaction des autres formations politiques, peu importe leur orientation politique, idéologique ou philosophique nous exhortons tous les citoyens défendant la démocratie à prendre contact avec leurs mandataires politiques[4] afin qu’ils s’engagent publiquement un acte de rupture : Plus aucune alliance et coalition électorale avec le Mouvement Réformateur tant que Georges Louis Bouchez n’aura pas démissionné de la présidence.

Des participant.e.s du Front Antifasciste de Liège 2.0

[1] Nous pensons à l’ancien ministre wallon Jean-Luc Crucke. Celui-ci s’est exprimé suite à ce débat et nous le remercions de cette clarification plus que nécessaire : « Comme libéral et réformateur, je désapprouve avec la plus grande fermeté toute rupture du cordon sanitaire et toute banalisation de l’extrême-droite ! A l’heure où les partis démocratiques doivent faire face à la réapparition des bruits les plus sombres, il convient plus que jamais de respecter et faire respecter les engagements de la « Charte de la Démocratie ». Tout écart par rapport à ces valeurs ne recueille ni mon adhésion, ni le moindre respect. »

[2] Remarquons que ce communiqué du MR n’est même pas présent sur leur site. Ce qui en dit long sur l’intérêt que le MR porte à cette faute politique.

[3] A cet égard, on rappellera cet article : https://www.rtbf.be/article/ptb-et-vlaams-belang-sur-nos-antennes-un-cordon-sanitaire-elastique-10231957

[4] Pour prendre contact avec vos mandataires, vous trouverez normalement les mails des élu.e.s sur les sites internet de leur mandat. Par exemple sur le site de la Ville ou de la Province de Liège, au parlement wallon, etc.