2021 ! Quelle belle année ! Après de longs mois de confinement, toutes et tous aspirons à pouvoir recommencer à vivre et à nous amuser. Malheureusement, faisant semblant de se soucier de notre santé, nos gouvernants ont décidé que nous avions besoin d’un Covid Safe Ticket pour nous diviser encore plus, alors que chaque jour des membres de notre famille, des ami.e.s ou des voisin.e.s doivent vivre exclu.e.s de notre société sous prétexte qu’elles et ils ne sont pas « normaux ». Diantre ! De quel mal souffre ces gens pour être vu.e.s comme des parias ? AUCUN! ! Elles et ils ont une autre orientation sexuelle, autre que celle défendue par les gens « bien pensants ». Vous me direz que le mariage homosexuel est légal ou que l’on peut changer de genre sur sa carte d’identité. Mais est-ce que cela empêche les discriminations ou les insultes ? NON!
« Sale g***ne ! Je vais te montrer c’est quoi un homme !« , « Sales p**és ! Allez faire vos trucs loin des enfants !« , « P**é, casse-toi de ma rue ou je te tue« , etc. Est-ce que des personnes équilibrées peuvent tenir ce genre de propos ? NON! Lorsque qu’une personne se voit accusée de propager la Covid-19 (… !) sous prétexte « que les gens comme lui » sont des vecteurs de maladie ou bien encore, que vos propres parents vous tiennent responsables de leur divorce sous prétexte qu’ils ont enfanté « un handicapé ». Est-ce cela être bien-pensant ? Si oui, expliquez-moi.
Lorsque vous entendez le témoignage de ces personnes, la colère et la tristesse vous envahissent. Mais ce qui met le plus en colère, c‘est la banalisation de ce genre de propos. Nous avons pu le voir, dernièrement, dans l’actualité lorsqu’un couple homosexuel est insulté par la police alors qu’il leur demandait de l’aide, lorsqu’un jeune homme se fait violemment agresser puis lyncher sur internet avec la vidéo des faits, ou lorsque trois personnes partiellement cagoulées s’attaquent à la Maison Arc-en-Ciel à Verviers. Qui d’entre-nous se souvient d’Ihsane Jarfi ou de ce jeune piégé sur Grindr et passé à tabac jusqu’à ce qu’il meurt (tribunal correctionnel de Liège 06/10/2021) ? Qui a réagi lorsqu’une personne transgenre se faisait agresser au Micro Festival ? (cette situation n’est bien entendu pas propre à ce festival en particulier). Certain.e.s diront que l’homophobie a toujours existé et que l’on ne changera pas la manière de penser de certain.e.s. Sauf que, non seulement c’est faux historiquement, mais en plus aujourd’hui c’est un délit puni par la loi. Fermer les yeux sur ce genre de faits, c’est aussi puni par la loi. Nous, antifascistes, nous nous devons de mener ce travail de veille car ces personnes ont payé un lourd tribut pour pouvoir bénéficier de ces droits. N’oublions pas que les personnes homosexuelles victimes du nazisme n’ont jamais été reconnues comme telles car l’homosexualité était considérée comme un délit de droit commun à l’époque, qu’une grande partie d’entre elles ont été réincarcérées après la « libération » et que les lois antihomosexuelles renforcées par les nazis sont restées en vigueur encore longtemps après. N’oublions pas, qu’aujourd’hui, des personnes sont toujours condamnées à mort, à la torture, à l’exil, etc., pour leur orientation ou identité sexuelles. N’oublions pas que leurs droits sont sans cesse remis en question. N’oublions pas leurs luttes et leurs victoires, innombrables.
Que vous soyez victimes ou témoins, ne restez pas sans réagir ! Intervenez, appelez des secours voir allez porter plainte si vous y arrivez. En complément, puisque cette réalité est sous-estimée, signaler l’agression à Unia ou à l’IEFH. Ce n’est pas en nous taisant que les choses changeront. Justement, en laissant faire, nous nous avouons vaincu.e.s et nous contribuons à propager cette haine.
Un grand merci aux copaines qui ont accepté de partager leur vécu.