Nous avons utilisé plusieurs textes lus sur internet et les deux tracts distribués lors de cet événement pour écrire ce compte rendu.
Après les manifestations de la veille à Bruxelles et Gand, et en même temps qu’une manifestation à La Louvière, nous étions près de 1 000 personnes hier à répondre à l’appel du collectif féministe antiraciste « Et ta soeur? ».
« Le sexisme ne découle pas uniquement du fascisme mais le fascisme est toujours sexiste. Nous n’accepterons pas d’être muselées et réduites à un rôle subalterne et nous allons le crier haut et fort et nous battre jusqu’au bout. »
Le rassemblement et les quelques prises de parole applaudies place Tivoli ont été suivies d’un cortège diversifié, joyeux et déterminé en direction du quartier Saint-Léonard. La présence de beaucoup de jeunes montre le potentiel d’un tel combat, surtout si nous passons de la réaction à l’organisation.
Les manifestations sont nécessaires mais insuffisantes. Elles sont très importantes : pour ne pas rester isolé-e-s, pour montrer que nous sommes nombreuses-eux à ne pas vouloir d’une société fasciste et pour nous rencontrer. Mais il faut dépasser cela et s’organiser, à partir de sa bande de potes, de son collectif d’artistes, de son école, de son lieu de travail avec des collègues, de son club d’activités et surtout de son quartier. Participez, selon vos moyens au Front Antifasciste (vous pouvez vous inscrire à la newsletter dans l’onglet connect) et/ou créer votre propre assemblée de lutte est une bonne manière de tisser et de consolider le lien social contre le fascisme sous toutes ses formes.
Les pancartes et slogans antiracistes ont été très bien accueillis par la population à ses balcons. De nombreuses personnes sont conscientes de ce que signifie la recrudescence des extrêmes-droites dans le monde et en Belgique. D’ailleurs, beaucoup de passant-e-s ont rejoint le cortège. Énormément de personnes sont conscientes qu’il faut réagir, mais cherchent comment.
L’arrivée en Saint-Léonard a peut-être constitué le meilleur moment de cette soirée. Un tract spécifique, portant sur le bar qui accueille les réunions du groupuscule néo-nazi Nation (Les Caves d’Artois, rue Dony), a été distribué aux riverain-e-s avec qui de nombreuses-eux manifestant-e-s ont discuté. Cette marque de solidarité était très importante et a été acceuillie comme telle.
La police a bien entendu protégé le bar néo-nazi en question (finissant même par évacuer les militants de Nation alors présents). Plutôt que de se limiter à placer un cordon devant le bar, ce qui aurait permis aux centaines de personnes de signifier plus clairement à ses membres qu’ils ne sont pas les bienvenus tout en évitant les affrontements (ce qui était l’objectif officiel de la police), elle a fait le choix d’arrêter le cortège le plus loin possible et de matraquer les premières personnes (dont une a du être emmenée à l’hopital pour une blessure qui s’agravait au coude).
Si en Belgique francophone on peut se féliciter que l’extrême-droite ait disparu des parlements, il nous faut garder à l’esprit que celle-ci n’est ne se manifeste pas seulement dans le cadre institutionnel et électoral. Elle s’organise également en dehors et il est important de ne pas la laisser s’implanter dans nos quartiers.
De nouvelles mobilisations sont déjà prévues à Mons, Verviers et Gand. Merci à toutes celles et tous ceux qui ont participé à cette première mobilisation ou qui ont voulu y venir et ont partagé l’information à leur entourage. Un tout grand merci également au collectif « Et ta soeur? » pour cette initiative !
Nous remercions les photographes du collectif Krasnyi, Antonio G., Cassandra D., Résistances.be, Clém, Rafik R., EGA…
Les personnes qui manifestaient clairement le désir de ne pas être identifiées (par principe et/ou pour se prévaloir d’être identifiées par les fascistes, la police, leur patron, ou encore un entourage réactionnaire, etc.) sont floutées. Si pour une raison ou pour une autre vous souhaitiez voir une des photos ci-dessus retirée, contactez-nous via
site-liege[at]antifascisme.be