Quelques slogans et photos du bloc antiraciste :

• « À bas, à bas, l’antisémitisme, et toutes les formes de racisme »
• « Plus jamais ça, pour qui que ce soit »
• « Pas de répit pour les racistes, action, action, antifasciste »
• « L’extrême droite, on n’en veut pas »
• « Extrême droite, casse-toi, les juifs ne veulent pas de toi »

Cette manifestation « nationale » contre l’antisémitisme a été initiée par Joël Rubinfeld, ancien vice-président du parti d’extrême droite Parti Populaire (PP) et actuel président de la Ligue Belge Contre l’Antisémitisme (LBCA), qui est composée de quelques islamophobes. Le CCOJB (Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique), qui est plus large et pluriel que la LBCA mais malgré tout sur une ligne majoritaire de soutien à l’État colonial et génocidaire d’Israël, était le co-organisateur de cette manifestation ainsi que l’organisation flamande Forum der Joodse Organisaties (« Forum des Organisations Juives »). Dans les médias, Rubinfeld s’en est principalement pris aux différentes gauches, les accusant d’antisémitisme, tout en prétendant hypocritement appeler à une marche unitaire.

Pour refuser cette instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme, pour refuser l’extrême droite, l’islamophobie et le soutien inconditionnel à l’État d’Israël, l’Union des Progressistes Juifs de Belgique (UPJB), l’organisation flamande Een Andere Joodse Stem (« Une Autre Voix Juive ») et le collectif queer « Shabbes 24/7 » ont appelé à un bloc contre l’antisémitisme et toutes les formes de racisme. Ce bloc a rassemblé +- 400 personnes sur les +- 4000 personnes présentes à la manifestation. Un petit groupe a également porté des messages antifascistes dans un « bloc juif féministe antiraciste ».

L’extrême droite était finalement très peu présente. Quelques membres de la NVA, Georges-Louis Bouchez, 4 membres du groupuscule Chez Nous et les responsables du journal « PAN » (dans lequel écrivent des membres de la LBCA). Par contre, dans la liste de soutiens à l’appel de cette manifestation on retrouvait de nombreuses figures de l’islamophobie en Belgique, qui avaient sauté sur l’occasion puisque cet appel ne condamnait pas les autres formes de racisme (Nadia Geerts, Eliseo Viola, Marcel Sel, etc.). Sur place, on a compté un seul drapeau et quelques fagnons israéliens.

Comme d’autres, nous aurions préféré une autre mobilisation, claire et distincte, mais nous remercions l’UJPB pour son initiative. Une partie du FAL refusait d’aller à une manifestation organisée par des racistes pro-Israéliens (a fortiori dans le contexte actuel de nettoyage ethnique à Gaza), une partie du FAL refusait de laisser les droites et les extrêmes droites récupérer la lutte contre l’antisémitisme. Cette diversité de positionnements fait partie de l’ADN du FAL et nous en sommes fier·ères.

« L’antisémitisme est un cancer, tout comme l’islamophobie » (Médine – RER D, 2008)