Une page entière dans la presse papier et leurs vidéos de campagne relayées en ligne pour une action ridicule (une centaine d’affiches et de flyers enlevés une heure plus tard), c’est bingo pour les fachos !
Il existe un cordon sanitaire médiatique contre les extrêmes droites en Belgique francophone. Sa nature est de ne pas donner la parole aux extrêmes droites en direct ni sans recadrer leurs propos. Or, La Meuse diffuse de plus en plus les sorties insignifiantes du parti d’extrême droite Chez Nous, telles quelles, jouant avec les limites de ce cadre médiatique réglementaire.
Une des techniques les plus connues des extrêmes droites pour contourner ce barrage démocratique est de faire parler d’elles dans les journaux. Directement ou indirectement, en bien ou en mal, avec comme objectif principal d’y faire passer leurs propres communications. Le phénomène est connu et étudié de longue date.
La plupart des groupuscules d’extrême droite insignifiants n’arrivent à se faire connaitre que grâce aux médias qui en font un traitement paresseux ou opportuniste. Plus les élections approchent et plus ces techniques seront utilisées.
Ici, la Meuse a été jusqu’à publier les visuels de campagne du parti Chez Nous dans son journal papier, leur vidéo de propagande dans un article en ligne et leurs arguments cités mots pour mots sans aucun retour critique. On peut difficilement faire pire. Et ce n’est pas la première fois, c’est donc un choix éditorial qui commence à être assumé.
La Meuse a été jusqu’à publier les visuels de campagne du parti Chez Nous dans son journal papier, leur vidéo de propagande dans un article en ligne et leurs arguments cités mots pour mots sans aucun retour critique.
Une telle publicité est injustifiée en termes journalistiques, il s’agit donc peut-être d’un choix politique. La population a le droit d’être informée de ce qu’il se passe à Liège, elle n’a pas besoin d’une couverture médiatique disproportionnée pour une action mineure, et surtout cette information n’a pas besoin d’être accompagnée du matériel de propagande et des « arguments » de l’extrême droite.
Par ailleurs, les journalistes prennent le temps de faire un article long d’une page entière dans leur journal (pour quelques affiches collées dans une unif’), mais sans prendre le temps de vérifier des informations pourtant très simples à vérifier : Noa Pozzi, qui parle dans la vidéo, est étudiant à l’université et les affiches en question ont été retirées le jour-même par des personnes attentives (cette information avait été publié sur les canaux du Front Antifasciste de Liège).
Concernant l’Université de Liège, la rectrice « déplore » et « regrette » les événement mais ne condamne pas l’extrême droite. Il y a clairement un manque d’initiatives concrètes pour lutter contre l’extrême droite à l’ULiège. On ne peut pas se limiter à des colloques, qui sont utiles mais insuffisants. Un impact réel ne se fera que par un travail en profondeur dans la structure universitaire : communication, financement, veille et actions. Entamer la discussion avec les étudiant·es engagé·es dans l’antifascisme pourrait être un début…